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Le colloque anniversaire
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120 ans après son lancement, la vocation d’HEIP est toujours de « Comprendre l’homme et Façonner le Monde ».

 

Un monde désormais en pleine mutation, traversé par des crises et de nouvelles lignes de forces : recul de l’extrême pauvreté, perte d’influence des anciennes puissances européennes, émergence des économies asiatiques, fin des idéologies politiques dominantes, mondialisation de l’économie, retrait des USA en tant que « gendarmes du monde », développement de la puissance chinoise.

 

Ces bouleversements internationaux s’accompagnent, en particulier dans les démocraties occidentales, d’une remise en cause des modèles et des partis hérités de la deuxième guerre mondiale. Ces derniers font face à l’irruption des individus dans la sphère autrefois réservée aux professionnels de la politique. Ce changement de paradigme dans les règles du débat public remet en cause dans une certaine mesure la légitimité des élus et bouscule leur représentativité.

 

Ce colloque permettra une rencontre exceptionnelle entre intervenants et chercheurs de différentes disciplines des sciences politiques, des relations internationales et des médias d’influence qui analysent ces phénomènes au quotidien.

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Première partie :
Les relations internationales en disruption

Les relations internationales ont pris tout leur sens il y a quelques siècles seulement avec le décloisonnement des espaces mondiaux et l’affirmation de l’acteur étatique. Aux jeux de puissances s’est ajouté la volonté de normaliser les comportements sur la scène internationale par des instruments bilatéraux ou multilatéraux qui régulent les comportements de tous les acteurs, y compris non étatiques. Le développement des acteurs et des liens a parfois conduit à affirmer que le monde serait devenu une sorte de village planétaire. En somme, l’étranger est devenu plus proche, notamment au moyen de la société de l’information. 


Cette société internationale est aujourd’hui, plus que jamais fragilisée. C’est tout d’abord la centralité de l’acteur étatique qui est remis en cause. À ce titre, on peut affirmer que l’État est à la fois concurrencé, interrogé et dépassé. Il est concurrencé, bien sûr, par les organisations internationales et les ensembles régionaux. Si cette concurrence n’est pas nouvelle, sa capacité à trouver sa place dans la société internationale est plus que jamais incertaine, comme en témoigne la construction européenne. Mais l’État est aussi interrogé dans sa capacité à réguler son espace: la montée en puissance du terrorisme et la multiplication des États faibles, faillis, effondrés en témoignent. L’État est enfin dépassé par des problématiques qui ne peuvent se résoudre dans le strict cadre territorial. L’apparition de problématiques mondiales comme la santé, l’environnement ont montré les limites de la puissance de l’État. La mondialisation, le développement d’une économie s’affranchissant toujours plus du strict cadre étatique en constituent autant d’exemples. 


Si le cadre étatique est dépassé, les valeurs de la société internationales sont, plus que jamais, menacées. Société policée fondée sur le rejet d’une guerre perçue comme « hideuse », la société internationale avait cherché à porter les valeurs des droits de l’Homme et d’une paix à construire. Ce consensus, qui n’a jamais pleinement existé, vole aujourd’hui en éclats.

Deuxième partie :
La politique fragmentée

En un peu plus d’un siècle, la politique est passée de l’ère des masses et des classes à celle de la fragmentation avec la fin des idéologies dominantes du XX° siècle, la poussée de la mondialisation économique, la perte de puissance de l’Occident dans l’économie mondiale, l’émergence de nouvelles puissances et de nouveaux blocs.


La perte des repères, le changement des équilibres historiques, le déni des « peuples », la multiplication des prises de parole, les mouvements migratoires, les conflits et le terrorisme, ont introduit une fragilisation croissante du pouvoir politique dans les pays démocratiques et une remise en question de leurs valeurs dans le monde et au sein de leurs propres populations.


Rassurer, redonner du sens, reconstruire, relier, sera l’une des missions essentielles des futurs managers des organisations publiques nationales et internationales et de leurs partenaires dans les années à venir.


Il faut, pour cela, comprendre les causes de cette évolution devenue depuis quelques années rupture : montée de l’individualisme et du consumérisme y compris politique, perte de légitimité des États, diffraction et affaiblissement des médias et de la communication publique avec l’utilisation directe et massive des réseaux sociaux par les populations. Cette réforme nécessaire du politique et de son efficacité est particulièrement urgente dans plusieurs pays d’Europe et au sein même de ses institutions. Il faut en analyser les véritables causes sans tabous et en esquisser les remèdes : nouvelle méthode d’action publique, formation aux principes démocratiques, limites et priorités des compétences du management et de la sphère publique.

Troisième partie :
Transmettre dans un monde en crise

La transmission est l’une des missions premières de l’enseignement supérieur en matière de sciences humaines et politiques. L’enseignement supérieur doit faire face, aujourd’hui, à des défis fondamentaux qui ressemblent à bien des égards à ceux qui ont donné naissance, il y a 120 ans, à HEIP : dépasser les carcans des disciplines académiques, bien sûr ; s’adapter aux nouvelles méthodes et outils pédagogiques – désormais bouleversés par la révolution numérique -  évidemment ; mais, plus encore, préparer les étudiants à un monde en perpétuel mouvement, où l’Histoire politique et internationale s’accélère si bien que, nous l’avons vu, l’on ne peut savoir ce qu’il sera demain.


On n’enseigne pas l’Avenir ; on y prépare. 


Comment préparer les générations nouvelles à l’incertitude ? Tel est l’enjeu. Former les responsables, qui ont vocation à intervenir dans les domaines politiques et internationaux, aujourd’hui, c’est avant tout former des esprits libres : libres de comprendre l’évènement à venir, de ne pas être prisonniers de grilles de lecture dépassées, d’être forts d’une culture à la fois historique, politique, sociale, économique, juridique, libres de ne pas reproduire mais de créer. Lors de leur naissance, il y a plus d’un siècle, des outils comme HEIP et la Revue Politique et Parlementaire se voulaient des réponses aux défis politiques et internationaux auxquelles étaient confrontées des démocraties naissantes. Nous rentrons à nouveau dans des temps heurtés : comment enseigner aujourd’hui la prospective, animer les échanges et transmettre, dans ce monde instable, en changement rapide ?

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